(le titre est en réponse au à l'autre post actif, Une fraîche matinée)
Sur la Grand Route de l'Est, une aube grisâtre, morne, déchire le Voile Saint, et le couvert de la Nuit se retire. À grand galot, bête écumante et cavalier rompus reviennent, porteurs de terribles secrets pour Fehran et les démons qui la hantent.
"Ho, ne crèves-pas sous moi, canasson bouseux!"
Un tube à parchemins en travers du dos, il file comme une flèche, sachant que le temps lui est compté. Toute légacie, toute maison de culte repose sur une première pierre, et les Dieux seuls savent que ce n'est pas un petit temple qui était en projet. Sa Maison serait grandiose, serait célèste, appartiendrait à tout un chacun; le Culte serait pure, parfait, puissant. Les textes qu'il avait découverts dans les profondes catacombes de de l'Agorapol laissaient promettre que bientôt se lèverait enfin la lune qu'il attend. Il avait compris, il avait enfin trouvé la clef de l'Alanéade. Fouettant encore son cheval, il eut un sourire carnassier: tout un chacun y trouverait son sien, des Drows aux Thieflings, priants de tous ceux qui rampent dans les Grandes Ténèbres!
Passant proche de piétiner une silhouette sombre qui lui avait d'abord paru être de la bruiyère, sur le bas-coté, le cavalier s'arrêta et héla le passant.
"Ho, maraud! Te prend-t-il souvent l'idée d'interompre des missions sacrées?"
